Au pays des rhododendrons
Un rêve d’enfant, puis d’adolescent, et enfin un rêve d’adulte qui devient réalité : le Népal et sa capitale : Katmandou !
Pas forcément facile comme destination! On se dit : j’ai trop attendu, ce n’est plus pour moi…et puis finalement, on se décide, en se disant que demain, ce sera encore plus dur. On a peur du froid. Mais si l’on attend trop en saison, la pluie risque de tout gâcher. Il faut y aller entre la période froide et sèche et la période chaude et très humide. On essaie de parer à toutes les éventualités : eh oui, on n’a plus vingt ans….Mais ça y est, on a franchi le pas, et on le fait, ce trek à la fois craint et tant rêvé, mais ce sera au pied des Annapurnas et non pas l’Everest, il y fait meilleur !
Physiquement, l’entraînement n’est pas vraiment à la hauteur des difficultés, on s’est entraîné à marcher, mais là c’est six heures par jour, tous les jours pendant le trek, et ça monte, ça monte, ça monte et l’altitude fait que nous nous fatiguons rapidement . Mais les paysages à vous couper le souffle, et la gentillesse des habitants vous font oublier vos misères physiques, vos courbatures, vos moments de découragement.
A plusieurs reprises, j’ai bien failli m’asseoir, là, sur une marche, en me disant que je n’arriverai jamais à la prochaine étape…
Des marches, il y a eu beaucoup : un jour, nous avons monté environ 6000 marches (3 fois la tour Eiffel) !
Et puis, nous franchissons les 2500 mètres d’altitude et tout à coup, c’est l’émerveillement : des rhododendrons à perte de vue. La forêt est devenue un vaste » patchwork » où se marient harmonieusement les verts, les rouges et les roses.
Nous sommes bénis par les cieux :
s’il y a eu quelques chutes de neige tardives qui ont encore entravé notre progression, les rhododendrons, eux, sont en avance. Des arbres de toutes tailles, certains gigantesques,
et plus que centenaires. Des forêts entières de rhododendrons qui s’épanouissent, et offrent un premier plan flamboyant et derrière les Annapurnas enneigés qui culminent à plus de 8000 mètres.
Le rhododendron est l’emblème du pays, il est présent un peu partout, notamment sur les billets de banque, sur les timbres,… sur tout ce qui fabriqué au Népal !
Au fur et à mesure de notre ascension, les variétés de rhododendrons changent et les couleurs aussi. On passe du rouge au rose qui fait place au blanc à environ 3500m, ce sont essentiellement des « R. arboreum ». Mais dans notre trek nous n’irons pas plus haut, la neige et le froid nous freinent dans notre ascension.
Notre rédacteur en chef est très excité. Il ″mitraille″ sans arrêt. Constamment, je dois poser au pied des arbres. J’essaie de paraître à mon avantage, ce qui, vu le contexte, n’est franchement pas évident ! Mais en fait, ″no problem″, je sers juste d’étalon pour que chacun puisse apprécier la taille démesurée de ces arbres, qui, chez nous, ne sont bien souvent qu’arbustes…
Les rhododendrons des jardins de Heligan en Angleterre ne sont encore que des gamins.
Voilà, le rêve est devenu réalité. Enfin, pas tout à fait.
Cette toute petite partie du Népal que nous avons visitée n’abrite que huit variétés de rhododendrons, alors que d’autres zones peuvent fournir un éventail de quatre-vingt variétés dans les régions à l’est du pays. Alors, à mon avis, la destination de notre prochain voyage est déjà toute trouvée, car notre rédacteur en chef, quand il a une idée dans la tête, il ne l’a pas ailleurs !
ML