Ne s’improvise pas jardinier qui veut !

Avec l’arrivée du printemps, l’envie de planter des légumes titille toujours un peu. Ceux qui s’y sont essayés sans conseil le savent… Pour une belle récolte, suivez le guide.

Pourquoi ? Comment ? Y a-t-il des techniques de jardinage plus judicieuses que d’autres ?

En fonction de l’air du temps, on entend parler de permaculture, de jardins en carré, surélevés… Pour Joseph Soulimant, de Servel, jardinier depuis toujours, c’est le bon sens qui prime. « Surélevez ses cultures, c’est plutôt malin si on ne veut pas se casser le dos ; quant aux systèmes de parcelles délimitées, c’est une bonne idée à condition de ne pas dépasser 1,20 m de largeur. » Ainsi, d’un côté ou de l’autre, on atteint facilement ses plants. Pour lui, la permaculture est un terme philosophique qui englobe bien plus que le jardinage. « Pourtant, en observant la nature et en utilisant ses ressources, je pense que j’applique les mêmes techniques. »

Premier potager : comment partir du bon pied ?

D’abord, il ne faut pas bêcher la terre en se disant qu’on va obtenir un sol meuble, facile à travailler. Un griffage de surface épargne les vers de terre et ne dérange presque pas les bactéries, les vers, les champignons microscopiques… « Et c’est bien de toute cette vie souterraine dont la terre a besoin pour produire », affirme Joseph. Ensuite, le compost à toute son importance. « La première année, on peut l’acheter à la déchetterie ; après, une petite place au fond du jardin est idéale. »

Justement, est-ce difficile de faire son compost ?

Il faut un peu d’espace, ombragé si possible, pour alterner les tas. Matières azotées et matières carbonées doivent être mélangées. « La première catégorie renferme par exemple les branches, feuilles mortes, la paille, le carton… », la seconde, les déchets alimentaires (hors protéines animales), les tontes… « Il vaut mieux aérer l’ensemble régulièrement et savoir patienter un an pour les premiers résultats », conseille le pro en prenant une belle poignée de compost devenu terreau de première qualité.

On entend parler de la rotation des cultures. Qu’en est-il ?

Les plantes n’ont pas toutes les mêmes besoins. « Les tubercules, par exemple, laisseront des micronutriments dont ils n’ont que faire. La plante suivante en profitera. » En plus, elles ne se contentent pas de puiser dans le sol, certaines y apportent aussi des éléments nutritifs. « Donc, chaque année, je fais tourner dans le sens des aiguilles d’une montre. »

Quel est le geste qui vous semble indispensable ?

Sans hésitation, Joseph cite le paillage. « Il a plusieurs avantages : les mauvaises herbes sont étouffées, le sol garde l’humidité, ainsi nourrie en continu, la terre fait son travail toute seule. » Le paillage est constitué de branchages broyés, de cartons, de compost pas tout à fait décomposé… Ainsi à chaque début de printemps, l’amoureux de la flore, peut compter sur un sol « nickel » et préparer sa nouvelle récolte.

Un dernier conseil pour les néophytes…

« Peut-être faut-il simplement s’inspirer de la forêt. La nature fait très bien les choses, et évidemment, elle se passe de pesticides. » Joseph regrette amèrement d’avoir pulvérisé des produits chimiques à une époque. « C’était par ignorance. Maintenant, savon noir, purin d’orties et un peu de bouillie bordelaise sont mes seuls alliés contre les parasites et les maladies. »

 

Accédez au journal numérique Ne s’improvise pas jardinier qui veut  Extrait de Ouest France du mercredi 19 avril 2017 –   Pour lire d’autres articles sur le potager : cliquez sur le mot potager dans le cadre en bas à droite. DMS