Les vers de terre ces  » ingénieurs du sol « 

Les jeunes agriculteurs ont appris à observer les vers de terre. – (Photo NR, Patrice Deschamps)

L’observation des lombrics permet de déterminer la fertilité d’un champ. Plus ils sont nombreux, plus ils font vivre la terre en l’aérant par leurs tunnels.

Penchés sur une parcelle de terre au beau milieu d’un champ, des agriculteurs en herbe observent les lombrics. Une activité qui peut sembler saugrenue, certes, mais qui permet, au contraire, de connaître la fertilité d’une culture.
Le 12 mars, les stagiaires du CFPPA du lycée Tours-Fondettes Agrocampus ont participé à un atelier avec la Sepant (association naturaliste) et la chambre d’agriculture pour apprendre à observer la biodiversité.
Depuis quatre ans, Emmanuelle Bollotte, chargé de projet biodiversité à la chambre d’agriculture, se sert des vers de terre pour déterminer la fertilité des champs.

«  Les lombrics font vivre la terre  »

Depuis maintenant trois ans, elle encadre l’atelier dans un but pédagogique : « Le ver de terre fait vivre le sol et il indique à l’agriculteur si son terrain est en bonne santé. Plus il y en a, mieux c’est ! » Pour les observer de façon scientifique et exploiter les résultats, il faut appliquer un protocole et respecter toutes les règles : « Cela permet, à la fin, de réunir toutes les données pour analyser l’évolution. »
Le principe est assez simple : sur une parcelle de champ, les agriculteurs appliquent un mélange d’eau et de moutarde à la surface du sol. A partir de ce moment-là, ils ont un quart d’heure pour ramasser tous les lombrics qui sortent pour fuir le répulsif. Ensuite, il faut les compter et les classer, selon la taille et la couleur.
« Le ver de terre est surnommé l’ingénieur du sol », explique Morgane Guillouroux, chargé de mission eau et diversité agricole auprès de la Sepant.
Extrêmement actif, ce petit être aère les champs. Il ne se nourrit que de la matière organique décomposée et les tunnels qu’ils creusent en remontant vers la surface permettent la bonne canalisation des eaux de pluie. « Quand on laboure trop son champ, l’eau de pluie stagne à la surface car les lombrics n’ont pas besoin de remonter à l’extérieur pour se nourrir », détaille Emmanuelle Bollotte.
Une fois recueillies, les données doivent permettre d’en savoir plus sur la biodiversité des terres cultivées : « On la connaît plutôt bien sur les terres naturelles. Avec cette étude, on sera renseigné sur celle dans les espaces exploités par l’homme, et les impacts, entre autres, des produits chimiques. »

Sepant, 7, rue Charles-Garnier, 37 200 Tours. Tél. 09.77.38.61.75. Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, 38, rue Augustin-Fresnel, BP 50139, 37170 Chambray-lès-Tours. Tél. 02.47.48.37.17.

Natacha Delmotte 07/04/2015 05:46 – La Nouvelle République –