Article paru dans Le Trégor du jeudi 17 septembre 2020
Au-dessus de la baie de Pellinec, à Penvénan, le jardin de Kerberenes est né de dix années de travail acharné.
Depuis Les étages supérieurs du jardin de Kerberenes, belle échappée sur Pellinec, à Penvénan.
(©Le Trégor Hélène Mugnier)
C’est au hameau de Kerberenes, au-dessus de la baie de Pellinec, à Penvénan, que Michel Berjamin-Salaün rachète en 2010 une ancienne ferme composée de plusieurs maisons dont la plus ancienne date de 1634. Et c’est là qu’il décide de créer un jardin, son jardin, parce que « le jardin, on s’y sent bien et c’est apaisant, c’est la voie du bonheur ».
Le domaine appartenait jusque-là au réalisateur Patrick Godeau et, si l’ensemble du terrain était en prairie, certains corps de bâtiments avaient carrément brûlé.
Aucun plan
Le propriétaire explique :
Cela a été 10 années de travail acharné pour arriver à ce résultat et ce n’est pas terminé.
Il cultive actuellement 2 hectares du domaine avec l’aide de son jardinier Bruno Le Mindu et de son épouse Edita, ingénieure agronome originaire de Lituanie. « Je n’ai rien d’un botaniste », affirme avec le sourire Michel, qui dit que son jardin, ses différents jardins plutôt, ne sont pas le fruit d’une étude :
Je ne fais aucun plan sur papier, je trace les massifs sur place avec un tuyau d’arrosage.
Natif de la région de Brasparts, en centre Bretagne, Michel raconte que, même s’il crée des entreprises dans le domaine de l’informatique, il a toujours jardiné depuis son plus jeune âge.
Également amateur de navigation, c’est en bateau qu’il arrive à Port Blanc en 1997 et « à partir de là je me suis attaché fortement à la région », jusqu’à y acheter le domaine de Kerberenes, qui signifie en breton « le hameau près des îles ».
Des perspectives
Ce qui est important dans ma vision du jardin, ce sont les perspectives et les paysages. Je pars du principe que ce qui est beau est bien.
Répartis sur 7 étages, les jardins proposent des atmosphères différentes, jardin bleu, jardin des plantes australes, verger, végétation humide des bords de ruisseau mais aussi de somptueuses échappées vers la baie de Pellinec en contrebas.
Au fil des vagabondages qu’offre le domaine, ce sont 760 espèces que propose Kerberenes : drimys lanceolata, acer palmatum ou métaséquoïa de Chine ainsi qu’une profusion de graminées qui donnent légèreté et poésie aux jardins. Amoureux des couleurs mais aussi des odeurs, Michel se plaît à acclimater des plantes odoriférantes comme le poivre de Sichuan, le tulbaghia violacea à la saveur et à l’odeur d’ail, le gingembre ou l’herbe à curry.
Des statues de David Puech
Le jardin de Kerberenes recèle, outre une multitude d’arbres et de fleurs ainsi que de beaux bâtiments anciens, une quinzaine de statues de David Puech. Grandes ou petites, taillées dans le granit ou le bois, celles-ci habitent les lieux, surprennent le visiteur au détour d’un sentier guettent les bateaux de retour de pêche ou racontent une histoire comme Le Marcheur qui se tient à l’aplomb du ruisseau qui parcourt le domaine.
Lorsque j’ai consulté le cadastre napoléonien, j’ai vu qu’il y avait jadis en ce lieu un droit de passage. Les gens coupaient par là. Alors j’ai demandé à David de créer cette sculpture pour garder le souvenir des gens qui sont passés à cet endroit et qui ne sont plus depuis longtemps.
Pratique : Le Jardin de Kerberenes ouvre ses portes uniquement le week-end d’avril à octobre et le plus souvent pour des groupes. La durée de la visite guidée est de 2 h 30, entrée à 7 €. Pour le visiter, s’adresser à l’Office de tourisme ou sur www.kerberenes.com