Entretien avec Serge Boutégège, bonsaïka de JPL.
Dans le cadre de FLORESCENCE qui s’est tenue les 28 et 29 septembre 2018 l’occasion m’a été donnée d’exposer une partie de ma collection personnelle de bonsaïs (ou bonzaïs).
Le terme de présentation me semble plus approprié car une véritable exposition de bonsaïs doit répondre à des exigences bien précises, pour ne pas dire conventionnelles pour ce qui est de la disposition des arbres qui doivent, par exemple, être présentés sur des supports de hauteurs différentes, être chacun en harmonie avec une « plante d’accompagnement » en rapport avec l’espèce et la saison, voire le terroir local des espèces présentées, pour ne citer que quelques-uns des critères.
L’intérêt, si l’on peut dire, de ma collection et donc des quelques arbres présentés est qu’ils sont pour leur grande majorité « faits maison », c’est-à-dire issus de boutures, de semis ou de jeunes plants (on parle alors de « semis naturel »).
Pour citer un exemple, plusieurs érables de ma collection sont issus de boutures faites il y a une trentaine d’année, le même jour, à l’occasion de la taille d’un modeste bonsaï acheté, le premier arbre de ma collection (eh oui, il faut tout de même bien commencer).
L’obtention d’un bonsaï est le fruit d’une culture et d’interventions effectuées sur un végétal, en l’occurrence une arbre, cultivé dans un pot : par la taille régulière des racines, le remplacement partiel et régulier du substrat et la taille de la partie aérienne associée à une fertilisation adaptée on entretient une vigueur constante et on obtient la ramification de l’arbre et le renouvellement régulier des pousses.
L’art du bonsaï s’appuie sur cette propriété fondamentale des arbres, à savoir la possibilité de renouveler quasi-indéfiniment les parties taillées, racines et branches.
Ainsi, contrairement aux croyances répandues par méconnaissance du monde végétal :
– le bonsaï n’est pas un arbre atrophié, mais au contraire un végétal dont on entretient la vigueur ,
– le bonsaï « souffre -t-il ? » objecte le néophyte. Le bonsaï n’ayant pas le monopole du monde végétal, on pourrait étendre la question à l’ensemble des végétaux « domestiqués », ce qui, curieusement, ne vient pas à l’esprit de l’objecteur. Vaste débat…
Enfin, pour en venir à l’histoire des origines chinoises et japonaises de cet art, à ses codes, on se reportera à la documentation largement diffusée sur internet.
Serge Boutégège
Pour voir les photos des bonsaïs de Serge cliquez sur le lien qui suit https://photos.app.goo.gl/zE3g8nXMgmEUiXcY7