Vous prendrez bien un verre de vin avec……………………….. pesticide ?
La présence de pesticides dans la chaîne alimentaire n’est pas une nouveauté. Le bilan de la teneur en pesticides des végétaux entrant dans l’alimentation humaine, que l’Union Européenne demande à ses membres de publier chaque année, en atteste régulièrement.
Néanmoins, si la contamination des aliments et de l’eau est relativement bien connue, il n’en va pas de même de celle du vin. Les 3,5% de la superficie agricole consacrée à la culture du raisin, reçoivent 15% des pesticides de synthèse appliqués sur les grandes cultures. Si une grande partie des épandages se rapporte à des applications
de souffre, relativement peu dangereuses au regard des produits utilisés contre l’odium, une évaluation publiée par le ministère de l’agriculture, montre que près d’un tiers des pesticides appliqués aux raisins sont systématiquement transférés au vin lors de sa production. Face à ce constat, il n’est pas inintéressant de se pencher sur le taux et le type de
pesticides présent dans le vin.
C’est ce qu’on fait les associations du Pesticides Action Network Europe en analysant 40 bouteilles de vin rouge en provenance de France, d’Autriche, d’Allemagne, d’Italie, du Portugal d’Afrique du sud, d’Australie et du Chili. Les résultats sont sans ambiguïté : la totalité des vins issus des vignes cultivées de manière conventionnelle sont contaminés, avec en moyenne des résidus de 4 pesticides différents, les plus contaminés allant jusqu’à 10 pesticides ! Mis à part un cas spécifique, les vins biologiques analysés ne présentent pas de trace de pesticides. Le seul vin bio contaminé est produit à proximité de parcelles menées de façon conventionnelle.
Sachant qu’à l’inverse de l’eau, il n’existe pas de limites maximales autorisées (LMR) à la contamination du vin, on se réfère à celles utilisées pour le raisin, lesquelles sont très importantes (les plus élevées pour la production de fruits). Face à ce vide légal, il n’est pas étonnant que les niveaux de contamination observés dans le vin battent tous les records et laissent loin derrière les niveaux tolérés dans l’eau. L’étude ainsi enregistré un maximum s’élevant à 5800 fois les Concentrations Maximales Admises (CMA) par les pesticides dans l’eau du robinet !
Parmi les substances identifiées, de nombreuses sont considérées comme cancérigènes possibles ou probables, des toxiques du développement ou de la reproduction, des perturbateurs endocriniens, ou encore des neurotoxiques. Ainsi à titre d’exemple, la procymidone classée cancérigène, reprotoxique et perturbateur / trice endocrinien par l’EU a été trouvé dans plusieurs vins français et italiens.
L’étude a été coordonnée par PAN-Europe, et soutenue par le MDRGF pour la France, Global 2000 pour l’Autriche et GrennPeace pour l’Allemagne.
Sélectionnés parmi des marques à bas prix et haut de gamme, 34 vins étaient issus de l’agriculture intensive et 6 d’une production biologique.
D’après les classifications de l’Union Européenne et de l’Organisation Mondiale de la Santé