SAFARI CHAMPIGNONS EN SOLOGNE
Comme chaque année en Septembre nous sommes invités à nous réunir entre amis en Sologne. La forêt ne s’était pas encore parée de ses couleurs automnales, mais quelques
jours de forte chaleur ayant succédé à la pluie, les champignons poussaient…comme des champignons !
Dès le lendemain de notre arrivée notre hôte nous propose de nous faire découvrir ses meilleurs «coins », dans une chasse voisine où il a l’habitude de sévir….Nous partons donc à deux véhicules pour une sortie champignons que je ne suis pas près d’oublier !
Nous roulions dans les chemins forestiers aussi vite que l’état des lieux le permettait, et, au gré de l’intuition ou des souvenirs (souvent erronés) de notre hôte, nous nous arrêtions
deux minutes, nous extirpions des voitures comme des pantins hors de leur boîte, pour quelques instants d’investigations souvent infructueuses ( quelqu’un est déjà passé par là avant nous…), repartions aussi vite, faisions marche arrière pour bifurquer à droite ou à gauche ( Ah, là, j’ai dû me tromper, je ne reconnais pas bien….) et ainsi de suite pendant une bonne partie de l’aprèsmidi, jusqu’à ce que notre ami, convaincu d’avoir trouvé « the SPOT » où nous allions enfin pouvoir remplir nos paniers, se décide enfin à nous lâcher, dans tous les sens du terme !
Autant dire une volée de moineaux….Mais là encore, notre prospection se trouva vite limitée dans les trois « D » : pas le droit de sortir du chemin ( Ah ! je n’ai pas l’habitude de
venir jusqu’ici, je ne sais pas à qui appartiennent les propriétés de part et d’autre..) . Deux d’entre nous étaient déjà hors de vue. Nous eûmes bien du mal à les récupérer, car interdiction de crier : cela risquait d’affoler le gibier. Pour la même raison, interdiction de siffler ou de chantonner ! Bref, je garderai un souvenir immémorable de cette première sortie. La Sologne, paradis des mycologues, peut être, mais paradis des chasseurs, sûrement !
La récolte ne fût que moyennement fructueuse, mais cela ne nous empêcha pas de festoyer comme on sait le faire par là-bas : il y avait du gibier sous toutes ses formes sur la table, et du bon vin !
Les jours suivants, notre ami ayant à faire dans sa propriété….et son stock de vin à reconstituer ! nous décidâmes d’aller prospecter dans les environs par nos propres moyens, à pieds ou en vélo, et nous eûmes bientôt récolté plus de champignons que nous n’en pouvions déguster ( pas de gaspillage, notre ami ayant une machine à déshydrater…), tout en prenant le temps d’admirer la beauté des sous-bois, d’observer dans le sol sablonneux les empreintes des chevreuils et hordes de sangliers…et à l’occasion faire le plein de lichen
pour les copines de l’art floral ! Tiens, celui là, je l’ai oublié dans la cour où je l’avais soigneusement étalé pour le faire sécher. Mais je suis sûre qu’on ne m’en tiendra pas rigueur : elles ne doivent plus savoir qu’en faire, les copines de l’art floral, et peut être même sont elles soulagées et se disent que pour une fois, elles ont échappé au lichen !
ML