Cultivons notre jardin breton

Classé dans : Culture Bretonne, La Feuille | 0
Gwenn ha Du 1923
Gwenn ha Du 1923

 

Les jardiniers en connaissent un rayon !

Dans le domaine météorologique, le mois de mars peut réserver quelques surprises comme nous l’avons vu avec février. En effet, il arrive à l’un et l’autre de résister à l’appel du printemps qui se profile à l’horizon.

En mars, c’est le vent, skarin veurzh comme on l’appelle en breton, un vent sec et coupant qui dessèche la terre et la blanchit dès qu’on la retourne. C’est lui aussi qui vide les fossés et les chemins creux :
Meurz gant ur c’hwezadenn,
A zisec’h ar wenojenn.
Mars en un souffle
Dessèche les petits chemins.

Cependant, quoi qu’il fasse, il ne parviendra pas à empêcher les premiers rayons de soleil de réchauffer le sol pour le plus grand plaisir de ceux qui ont la main verte :
C’hoario Meurzh pezh a garo,
Tu pe du deus ar c’hleuñ a dommo.
Le mois de mars aura beau faire,
Un côté ou l’autre du talus chauffera.

Mais attention, car là aussi, comme dirait l’autre, les effets du soleil favorable pour la nature ne sont pas sans danger pour l’homme. En breton l’avertissement est très clair :
Heol Meurzh zo treitour, le soleil de mars est traître.

Les passionnés de jardin se doivent alors d’obéir à la sagesse des anciens : ‘Chomit ket diskabell en heol-pik petramant e tapfet karrigel Veurzh, ne restez pas tête nue en plein soleil comme çà ou vous attraperez le mal de la brouette de mars. Mais de quelle brouette s’agit-il ? Non pas celle qui vous aide dans vos travaux de jardinage mais celle de l’Ankou, celle qui vous emporte pour le dernier voyage.

Alors restez prudent dans le jardin, ne vous laissez pas tromper par ces premiers rayons de mars, ne quittez pas encore la petite laine et pensez au chapeau de paille avant de vous mettre au travail.

DG